En décembre 1949, eut lieu devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence, le procès des complices méridionaux de Pierre Loutrel. Ils furent 22 accusés à comparaître pour les hold-up commis durant la première partie de l’année 1946. Pierre Loutrel et Raymond Naudy sont absents, morts l’un et l’autre. Le Patriote du 7 décembre 1949 précisait que les détenus les plus dangereux avaient été placés dans un box grillagé. Ils sont jugés pour des attaques d’employés de banque, des encaisseurs de la Compagnie du gaz niçoise, pour le cambriolage de la recette principale des PTT à Nice (un butin de 33 millions de francs). Au cours de ces agressions, un employé a été tué. (Couverture de Détective du 19 décembre 1949).

Article de Détective du 19 décembre 1949 relatant le procès des complices méridionaux de Pierre Loutrel.

Le principal accusé de ce procès devant les assises où comparaissaient 21 individus était Marcel Ruard. Il était accusé de l'attaque d'un fourgon postal à Laragne, d'un hold- up au bureau de poste de Nice, de l'attentat contre le directeur du Comptoir d'Escompte d'Aix-en-Provence et de l'attaque au cours de laquelle l'encaisseur Faletti avait trouvé la mort. Ruard ne reconnaissait que sa participation au hold-up de Nice. Pour se défendre, Ruard évoqua son passé résistant : « Pierrot le Fou fut mon mauvais génie. Je l'avais connu dans la Résistance. Il portait alors l'uniforme de capitaine. Lorsqu'il vint me trouver, à Nice, après la Libération, pour me proposer l'affaire, je n'avais qu'à obéir. L'habitude, n'est-ce pas ? C'est ce que je fis. Qui pourrait me le reprocher ? La solidarité, née sous les armes, n'était pas morte.» Le verdict du procès fut le suivant : Ruard, 20 ans de travaux forcés, Christophe, 20 ans de travaux forcés, Nénatti, 10 ans de travaux forcés, Porcu, 10 ans de travaux forcés...

Le butin du hold-up de la poste de Nice excita les appétits dans le milieu marseillais. Plusieurs articles dont celui-ci de Détective du 16 mars 1948, montrent les manœuvres des uns et des autres pour s’emparer d’une part du butin de Marcel Ruard. L’article évoque également la tentative d’évasion de Ruard, Attia et Dellapina, puis l’évasion réussie de Paul Dellapina.

Détective, le 29 juin 1953, évoquait le meurtre de  René Leroux, dit René le Parisien, qui avait torturé la maîtresse de Ruard, pour savoir où se trouvait le butin du hold-up de la poste de Nice.

La tentative d’évasion de Jo Attia, Marcel Ruard, Paul Dellapina de la prison d’Aix-en-Provence en 1948. L’article montre les complicités nombreuses dont bénéficiaient les gangsters. (Détective, 13 avril 1948)