Couverture de Détective, n° 111 du 10 août 1948. Pierre Carrot avait été capturé en caleçon et ne portait donc pas de chemise sous son veston.
Le surnom du gangster venait du fait qu’il avait tendance à agresser à plusieurs reprises les mêmes victimes. L’Aurore du 7 juillet 1948 signalait qu’il s’en était pris à la débitante d’un café, puis avait surgi dans le bureau du directeur d’une usine de Bicêtre. À chaque fois, il demandait à faire ouvrir le coffre-fort. Il avait déjà eu des mots avec le mari de la débitante et s’en était pris au coffre de l’usine trois ans auparavant. Cette photographie de Pierre Carrot aux côtés de l’inspecteur René Borniche fut prise peu de temps après son arrestation, mais publiée par Détective le 2 février 1953. L’article de l’hebdomadaire était titré « Le caïd dégonflé ». Pierre Carrot venait de comparaître devant la cour d’assises de la Seine aux côtés de treize autres accusés pour des vols à main armée. Pierre Carrot fut condamné à dix années de travaux forcés et à la relégation ; Marius Chamoux à dix années de travaux forcés, les autres furent condamnés à plusieurs années d’emprisonnement. L’inspecteur Borniche déposa à l’audience et accabla Pierre Carrot : « J’aurais pu tenter de vous ménager, car vous étiez mon meilleur indicateur ; vous étiez mon mouchard depuis 1942. (…) On vous prend pour un caïd. Carrot, et vous risquez de payer cher cet excès d’honneur, car vous n’êtes qu’un petit cambrioleur de banlieue. Oui ! monsieur le président, il a pleurniché comme un enfant quand il s’est vu les menottes aux mains : il a vendu tous ses camarades ; il l’aurait fait pour une louche de soupe. Carrot, c’est le lâche, c’est l’imbécile prétentieux. »