Bibliothèque / Collection Philippe Zoummeroff / Élie Ollier : Dessins en prison (1940)

Élie Ollier : Dessins en prison

Auteur(s)
Ollier (Élie)
Année de publication
1940
Lieu de publication
s.l.
Éditeur
s.e.
Nombre de pages
22
Source
Collection Philippe Zoummeroff
Observations

1940-1941. Dessins d'Élie Ollier. In-12 oblong (16 x 24 cm) de 10 ff. : broché, couverture muette.

L'ensemble est composé de 10 feuillets contenant 17 dessins à l’encre noire, dans lesquels on notera l’importance des petits détails ; un calendrier regorgeant de petites illustrations, sous forme de tableau intitulé « Mon Calendrier 1940 Année de malheur », avec le décompte des jours passés en prison. Le dernier feuillet, coupé, contient les mêmes éléments que le calendrier, présentés sous forme de petit journal intime, mois par mois, légèrement plus détaillés. Le dessin, assez naïf, est un précieux témoignage des conditions d’incarcération de l’époque. D’une manière chronologique, il brosse, dans les premières pages, les portraits de « bons vivants » sans doute rencontrés avant son incarcération. Puis viennent les scènes de prison, les prisonniers ayant tous le même visage, crânes rasés ; des scènes d’infirmerie, les cellules, le réfectoire, etc. Certains dessins portent des légendes, ou des dialogues. Dans ces dessins, tout comme dans son calendrier et dans les quelques lignes sous forme de journal, transparaissent les émotions du prisonnier : la nostalgie, l’espoir, le doute, le remords, le découragement...

Grâce au Calendrier 1940, on apprend quelques bribes d’information sur son séjour carcéral vraisemblablement entre les prisons de Saint-Paul et Saint-Joseph à Lyon, où il rencontra le docteur Jean Lacassagne, et la Maison centrale de Riom : « Février : Danger du cambriolage. Le 5.2, les menottes, le 6 et le 7, le passage à tabac, deux fois par jour, à coups de matraque, à la Sureté. Vivement St Paul. Le 8, Cellule H.83. Tout seul. Pleurs, regrets, pense à ma mère. Songe aux beaux jours passés. Courage en pensant à la fuite. »

On retrouvera de manière récurrente, dans son tableau et dans quelques-uns de ses dessins, les initiales V.L.F., pouvant signifier « Vivement la fuite » ou « Vive la France ». « Pour la 1ère fois je suis Sali », « prends courage », « la classe viendra », « Novembre : Du ski derrière les barreaux ».

Son journal se termine par ces phrases « Voici le prix du cambriolage d’une buvette ! On ne recommencera plus ! ». Élie Ollier offrit ce carnet de dessins à Jean Lacassagne, avec un envoi à l’encre signé, curieusement daté du 1er août 1940 : « Avec mes sentiments respectueusements [sic] reconnaissants à Monsieur le Docteur Lacassagne, & mes remerciements pour ses bons soins. »

Notice modifiée du catalogue Philippe Zoummeroff. Crimes et châtiments (livres - manuscrits - photographies - dessins), Pierre Bergé & Associés, 2014.