Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Évadé de Cayenne depuis le 1^er mai 1927, Jacques Chevaillier, est arrêté fin mars 1933 à Belleville. Inculpé d’espionnage et d’intelligence avec l’ennemi et traduit devant le conseil de guerre de la région, à Grenoble, Chevaillier, est condamné à dix ans de travaux forcés et dix ans d’interdiction de séjour le 4 janvier 1919. Expédié à Saint-Laurent-du-Maroni et dirigé sur le camp Saint-Maurice, qui sert de bagne aux condamnés réputés dangereux, Chevaillier, tente de s’évader une première fois en 1922 avec une douzaine de ses compagnons. Il s’évade seul la deuxième fois, et parvient, après six heures de nage, à traverser le Maroni et à aborder sur la rive de la Guyane hollandaise, à Alhinea. Après trois mois passés à la colonie de Paramaribo, où il travaille d’arrache-pied comme manœuvre pour se procurer les fonds nécessaires à son voyage de retour, Chevaillier s’embarque sur le vapeur allemand Waldkand Horn en août 1927, et débarque un mois plus tard à Hambourg. Il est ensuite expulsé d’Allemagne comme des plus suspects, et regagne la Suisse par Bâle pour se rendre ensuite à Lausanne. Dans l’obligation, pour se procurer des ressources, de se livrer aux expédients, il commet trois abus de confiance qui lui valent trois condamnations, aggravées d’une expulsion. Dirigé sur la Belgique, il se rend bientôt indésirable et, frappé une fois de plus d’une mesure d’expulsion, il se rend en Espagne. Réfugié à Barcelone, il réussit à se faire agréer comme représentant d’une banque belge. Il est expulsé d’Espagne pour traite des blanches. Il rentre en France, passant la frontière sous le faux nom de Jean Dumas. C’est probablement suite à une dénonciation qu’il est arrêté.

Pour en savoir plus, voir l'article du Petit Journal du 28 mars 1933 sur Gallica.

Sur Criminocorpus, voir l'article de Détective du 6 avril 1933.