Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Du 12 mars 1895 au 9 juin 1899, Alfred Dreyfus fut déporté à l’île du Diable.

De sa détention en Guyane, il nous reste ses mémoires publiées en 1901, sous le titre « Cinq  années de ma vie », l’image d’un homme abattu, assis sur un banc perdu au bout du monde sur un rocher stérile et…. un manuscrit inédit : « Dreyfus à l’île du Diable ». Provenant du Fonds Ubaud, donné au musée Ernest Cognacq en 2012 par l’historienne Danielle Donet-Vincent, ce manuscrit a été rédigé en 1951 par Albert Ubaud, à partir de documents administratifs contemporains de la détention de Dreyfus. Ce fonctionnaire de l’Administration pénitentiaire a eu accès au cours de sa carrière à un certain nombre de pièces plus ou moins officielles qui  servent de base à ce récit. A partir de ces pièces d’archives et du témoignage de Dreyfus, Albert Ubaud nous livre à travers ces 138 pages, l’obsession sécuritaire de certains responsables, l’humanité poignante de certains gardiens, l’impuissance des médecins, le désespoir d’un détenu et plus encore, l’aberration d’un système. Des clichés pris sans autorisation par Ubaud dans les années 1930 illustrent ce manuscrit qui dresse une chronologie sans concession d’une détention sous haute surveillance.

Description matérielle : cahier en demi-reliure à coins en cuir et plat en papier imitant le cuir mordoré. Deux couches collées : une feuille cartonnée avec par dessus un dessin à l’encre et lavis représentant une île. Contres plats en papier marbré, dos rond et vierge. Cahier paginé de 1 à 138, écrit en recto-verso. Cinq gardes blanches, puis une page de garde. Introduction, p. 5 à 7. Le récit commence page 9, il se termine page 134. Suivent deux pages d'illustrations ainsi que deux pages d’appendice avec des listes de noms de membres de l’AP ou du gouvernement en place pendant la déportation de Dreyfus.