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Bon Pasteur

Les Bon Pasteur sont l’émanation de la congrégation religieuse catholique de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, dite des Sœurs du Bon Pasteur d'Angers (ou des Sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur) fondée en 1835 par Marie-Euphrasie Pelletier, dont la mission internationale est de porter assistance aux femmes et aux enfants en difficulté. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les Bon Pasteur dirigent 350 monastères dans près de 40 nations, ce qui représente plus de 10 000 religieuses travaillant auprès de 52 000 pénitentes.

Bon pasteur est devenu le terme générique pour désigner l’ensemble des maisons religieuses accueillant les jeunes filles de justice (vagabondes, désobéissantes, prostituées). En effet, hormis les trois écoles de préservation publiques de Doullens (Somme), Cadillac (Gironde) et Clermont (Oise), les institutions religieuses détiennent, entre la fin du XIXe siècle et le milieu des années 70, le monopole de la prise en charge des filles jugées (90%) qui leur sont confiées par la préfecture, la justice et parfois, plus rarement, par les familles.

Les pensionnaires, qu’elles soient préservées, pénitentes, repenties, orphelines ou Madeleines - anciennes prostituées ou « femmes de mauvaise vie » - sont considérées comme des « filles perdues » et doivent « faire pénitence ». Elles sont soumises à une discipline morale sévère, le régime de redressement des corps étant justifié par la nécessité de rédemption du péché de chair. Leur vie est réglée par les offices religieux et le travail. Les jeunes filles apprennent les métiers de lingère, ravaudeuse, couturière, brodeuse industrielle, gantière ; elles blanchissent le linge des hôtels, des hôpitaux et des grandes familles, brodent les trousseaux de la bourgeoisie locale, cousent et brodent les vêtements ecclésiastiques sur commande. Mais elles sont aussi formées aux métiers de jardinière, vachère, fille de ferme, fille de service et dactylographe (employée de bureau).

Chaque maison ayant son propre fonctionnement, de surcroît dans un monde clos sur lui-même, il s’avère impossible d’écrire une histoire générale des Bon Pasteur. Seul le Bon Pasteur de Bourges se modernisera et s’adaptera aux réformes de l’Éducation surveillée. En effet, le ministère de la Justice en fait l’acquisition en août 1968 et donne pour mission à l’Éducation surveillée d’y créer un internat professionnel pour filles en observant la mise en œuvre de méthodes éducatives novatrices.