3. Le grand reporter

Plan du chapitre

Sur mon chemin

De 1900 à 1902

1900

Voyage en Suède.
Avec un salaire de 1 500 francs or, Gaston Leroux devient grand reporter au Matin et au Français, journal du soir publié par le même éditeur. L’année suivante, son premier ouvrage sort chez Flammarion, Sur mon chemin, un recueil de chroniques publiées dans L’Écho de Paris et Le Matin entre mars 1887 et avril 1900.

 

1901
9 janvier : Leroux fait le point sur la grande campagne menée dans les pages du Matin visant à dénoncer la qualité de l’eau à Paris. Débutée quelques semaines auparavant, elle se poursuivra par intermittence jusqu’en 1904.

 

1902
24 janvier : Dans un article intitulé « Sur une tête » publié dans Le Matin, Gaston Leroux se déclare contre la peine de mort. Jusque-là, il a assisté à toutes les exécutions capitales des condamnés à mort dont il avait suivi les procès.
26 janvier : À titre exceptionnel, Leroux est fait chevalier de la Légion d’honneur « pour quinze ans de services distingués dans la presse ».
Mars : Reportage en Italie pour Le Matin. Sur le chemin du retour, en Suisse, dans un hôtel de Leysin, il fait la rencontre de Jeanne Cayatte dont il tombe aussitôt follement amoureux et avec laquelle il vivra désormais maritalement, son épouse lui refusant le divorce.

La double vie de Théophraste Longuet

1903

5 octobre : Début de la publication dans Le Matin de « Chercheur de trésors » (La Double vie de Théophraste Longuet), premier des quinze romans feuilletons qu’il livrera à ce même quotidien jusqu’en 1924. Il s’agit d’un « roman-concours » avec 25 000 francs de prix dont le but est la découverte du trésor de Cartouche dans divers endroits de la capitale.

Le roman, remanié, paraîtra en un volume in-12 aux éditions Ernest Flammarion en septembre 1904.

M. Loubet en Italie

1904

Janvier : Rencontre à Madère avec l’explorateur suédois Nordenskjöld, de retour du pôle Sud avec les membres de son expédition. Il relate dans Le Matin cette équipée qui faillit tourner à la catastrophe.
1er avril : Leroux se rend à Port-Saïd pour y rencontrer à bord de l’Australien les marins russes de la bataille de Chemulpo (du nom du port coréen – aujourd’hui Inchon – où la flotte russe a été défaite par les Japonais). Pendant les cinq jours que dure la traversée de l’Australien jusqu’à Marseille, il recueille leurs impressions. Publié dans Le Matin, ce reportage sera repris en un volume illustré par Arvid Johanson et édité par la Librairie Félix Juven en octobre 1904 sous le titre Les Héros de Chemulpo.

Une dédicace figure en tête de l’ouvrage : « Ceci est un livre de rouges images où se trouve tout ce qu’il faut, je crois, pour y faire aimer les héros et détester la guerre. Gaston Leroux. » Pour ce reportage, Leroux recevra de Sa Majesté l’empereur de Russie la distinction de commandeur de l’ordre de Sainte-Anne.
24-29 avril : Pour Le Matin, il suit le voyage officiel du président Loubet en Italie. Un ouvrage illustré reprenant ses articles (cette fois non signés) sortira fin avril. Il reste un mois de plus en Italie pour enquêter sur l’affaire Murri-Bonmartini, une histoire criminelle et sensationnelle qui agite le pays depuis déjà deux ans.
Juin : Départ pour la Russie comme correspondant spécial du Matin à Saint-Pétersbourg. Il est mandaté pour rendre compte de l’évolution de la guerre russo-japonaise qui secoue toutes les chancelleries.

20 novembre : Dans un courrier adressé depuis Saint-Pétersbourg à André Antoine, directeur du théâtre de l’Odéon, Leroux indique avoir terminé la refonte de La Maison des juges et qu’il lui livrera la pièce à Paris le mois suivant. Elle ne sera toutefois jouée qu’à partir du 26 janvier 1907, et fera un « four ». André Antoine s’en souvient en 1932 dans Le Théâtre (vol. II) : « La Maison des juges, de Gaston Leroux, œuvre d’une vigueur et d’un style de premier ordre, beaucoup trop noire au gré du public, malgré une interprétation de grande classe. »
Mi-décembre : Retour à Paris.
25-31 décembre : Reportage très aventureux au Maroc, alors au bord d’une crise internationale.

L'agonie de la Russie blanche

1905-1906

1905

Février : En compagnie de Jeanne Cayatte, Leroux repart pour la Russie où viennent d’éclater des émeutes puis une révolution, à la suite de l’humiliante défaite infligée par le Japon. Pour mieux rendre compte des cruelles réalités de cette guerre civile, ils se déplacent à travers le pays.

Le 15 mars débute la publication dans Le Matin d’une longue série d’articles qui seront repris en 1928 sous le titre L’Agonie de la Russie blanche.
31 juillet : Jeanne Cayatte accouche à Saint-Pétersbourg d’un fils qu’ils nomment Gaston Alfred Joseph. Il sera surnommé Miki (de « Milinki » (petit chéri) que lui disait sans cesse sa nourrice russe).


1906
Fin mars : Retour de Russie.
Avril : Séjour à Rome pour interviewer la sœur du pape. Après cela, il réalise une nouvelle série de reportages : il suit aux côtés de Paul Déroulède la campagne électorale pour les législatives, poursuit son rôle de correspondant des voyages officiels avec le président Fallières qui vient de succéder à Émile Loubet, accompagne Clémenceau

– qu’il admire beaucoup – dans plusieurs de ses déplacements…
25 et 26 juin : Reportage sur le circuit de la Sarthe pour le Tournoi automobile des Trois Nations (premier Grand Prix de l’Automobile Club de France et lointain ancêtre des 24 Heures du Mans) fondé par l’Automobile Club de la Sarthe (futur Automobile Club de l’Ouest).

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