Expositions / Fichés ? Photographie et identification du Second Empire aux années 60 /

Le fichier central de la sûreté nationale

Archives nationales

Le fichier central de la sûreté nationale

Boîtes du fichier central de la Sûreté générale

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508/141, 258, 305, 313, 689

À la fin des années 1930, au ministère de l’Intérieur, la Sûreté générale, devenue Sûreté nationale, entreprend la constitution d’un premier fichier national aux dimensions véritablement vertigineuses. Regroupant plusieurs fichiers déjà constitués sur les individus surveillés pour des motifs variés (police politique, jeux, espionnage, etc.), il est augmenté de la masse des fiches confectionnées pour les demandeurs de cartes d’identité d’étrangers. Telle est l’origine du célèbre «  fonds de Moscou », dont les tribulations archivistiques forment comme une métaphore du xxe siècle : saisi par l’occupant allemand en 1940, retrouvé par les Soviétiques en 1945, restitué par Moscou aux Archives nationales dans les années 1990 et entreposé par celles-ci à Fontainebleau, dans un ancien bâtiment de l’OTAN qu’il a fallu récemment désamianter, le fichier est désormais accessible dans son intégralité aux chercheurs.

Boîtes du fichier central de la Sûreté générale

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508/141, 258, 305, 313, 689

En dépit de son volume qui donne à croire qu’il est resté intact, le fichier central n’a pas livré tous ses secrets. Passé entre les mains des Nazis, puis des Soviétiques, il a été entre 1940 et 1994 restructuré, reclassé, re-conditionné et exploité. Tel qu’il nous est parvenu, il se compose, comme tout fichier de police, de deux ensembles : des fiches et des dossiers. Sur les fiches cartonnées, de 8 cm sur 18 cm, classées dans l’ordre alphabétique des patronymes, sont consignées de très brèves informations sur l’état civil, tampons, sigles et abréviations donnant le plus souvent la raison du fichage des individus : police judiciaire, police générale, contre-espionnage, récidivistes, passeports, étrangers, etc. Dans d’autres cas, la fiche porte un nom et la simple mention « fichier central ».

Boîtes des archives du service central des cartes d’identité d’étrangers, telle qu’elles ont été restituées par la Russie au début des années 1990

Fontainebleau, Archives nationales, 19940506/111 à 120

Les Allemands trouvèrent, rue des Saussaies à Paris, les archives de la Sûreté qu’ils emportèrent en Allemagne. Saisi par les troupes soviétiques en Bohême, en 1945, ce fichier subit une première occultation mémorielle. Conservé dans un bâtiment en périphérie de Moscou, il fut utilisé à des fins d’information et de recherche par le MVD et le KGB. L’effondrement du système soviétique au début des années 1990 conduisit à la mise sur pied d’un processus légal de restitution d’archives publiques et le quai d’Orsay fut chargé de mener les négociations pour le retour d’un vaste ensemble d’archives publiques, parmi lesquelles le fichier dit « de Moscou », accompagné de listes et de répertoires élaborés par les Soviétiques.

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

On évalue en 1939 à 7 millions le nombre de fiches du fichier central. Dès 1935, des fiches pré-imprimées au timbre du « fichier central » sont systématiquement utilisées pour les individus nouvellement fichés et pour ceux dont les informations sont mises à jour. De plus en plus laconique, le fichier central devient bel et bien un immense « index » alphabétique, renvoyant aux dossiers nominatifs. Le rythme de travail s’accélère au cours des années 1938-1939 avec la décision de ficher de nouvelles catégories d’individus comme les étrangers débiteurs envers le Trésor public ou les naturalisés. Mais c’est surtout le contexte international qui provoque une inflation de nouvelles fiches : réfugiés espagnols, brigades internationales, Garibaldiens, etc., qui viennent s’ajouter aux Allemands fuyant le nazisme, considérés certes comme réfugiés mais aussi comme espions potentiels. Cette effervescence explique pourquoi le fichier, tel qu’il est récupéré par les Nazis, comporte des fiches remontant aux années 1880 !

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Fiches tirées du fonds de Moscou, classées par origine géographique ou catégorie « socio-professionnelle », 1930-1940

Fontainebleau, Archives nationales, 19940508

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Arrêtés à la frontière à leur retour d’Espagne et transférés au camp d’Argelès puis au fort de Collioure, ces jeunes d’origine allemande, autrichienne, espagnole et italienne, engagés dans les brigades internationales, sont interrogés par un inspecteur de police mobile. Ce dernier transmet un exemplaire des notices à la Sûreté nationale où on procède à deux vérifications préalable : sont-ils déjà enregistrés au fichier central ou au fichier criminel ? Aucun d’entre eux ne l’est comme l’indiquent les deux tampons en haut des fiches. Précisons qu’ils ont désormais une fiche et un dossier à leu nom au fichier central.

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Notices individuelles de volontaires des brigades internationales dressées par l’inspecteur de police mobile de Collioure, mai 1939

Paris, Archives nationales, F7 14723

Menées terroristes. La Gestapo, publié par la Sûreté nationale, 1er mars 1940. Dossiers d’agents de la Gestapo ouverts par le Contrôle criminel et le « fichier central – Archives générales » (cabinet du directeur de la Sûreté nationale)

Paris, Archives nationales, F7 14714 et 14715

La brochure est publiée par la direction générale de la Sûreté nationale (Inspection générale des services de police criminelle). Les dossiers d’agents de la Gestapo sont ouverts par tant par le Contrôle criminel que par le « fichier central » qui relève du cabinet du directeur de la Sûreté nationale. L’intérêt de ces documents est de montrer comment les agents de la Gestapo sont fichés à la fois sur le plan criminel et sur celui de la sûreté de l’État. Des étiquettes très explicites, collées à l’intérieur des dossiers ou des mentions marginales, évoquent les va-et-vient d’un service à l’autre, inévitable quand il s’agit de terrorisme.

Menées terroristes. La Gestapo, publié par la Sûreté nationale, 1er mars 1940. Dossiers d’agents de la Gestapo ouverts par le Contrôle criminel et le « fichier central – Archives générales » (cabinet du directeur de la Sûreté nationale)

Paris, Archives nationales, F7 14714 et 14715