Louis Dupré, M. Fualdès, taille-douce au vernis mou, 23,7x17,8 cm, Paris, Dupré, 1817

Source : Collection particulière

L’iconographie du crime a été longtemps l’apanage de petits feuillets, les occasionnels, vendus à la criée ou par des colporteurs à une clientèle populaire. Dans les villes, ils prennent le nom de « canards » dès le début du XIXe siècle avant de décliner progressivement, concurrencés par les rotatives de la presse à un sou. L’image stéréotypée est produite par l’utilisation de bois gravés, lourdement encrés.

L’affaire Fualdès s’inscrit dans cette dynamique et connaît un immense succès populaire. Les premières lithographies et de multiples estampes accompagnent l’imaginaire des lecteurs. En province, les représentations théâtrales de rue fleurissent. Les mémoires de Clarisse Manzon connaissent sept éditions en moins de deux mois. D’autres protagonistes comme Rose Pierret (ou un sosie) sont littéralement livrés aux regards des curieux dans un café parisien où une foule ininterrompue défilera pendant plusieurs jours. Bousquier, sauvé de la guillotine par ses aveux mensongers, sera engagé dans un cabinet de cire reproduisant la scène de l’assassinat « au naturel » afin de répondre aux questions des curieux.