La serrure est dans la clé, Pierre David
Source : Bilipo
Fantômas et l’Oulipo
Raymond Queneau, Régent du Collège de Pataphysique et fondateur en 1960 avec François Le Lionnais de L’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), contribue activement à la célébration de Fantômas. Il l’évoque dans ses œuvres (Le Chiendent, Les Derniers jours). Dans l’article « Fantômas » qu’il publie en 1950 dans Batons, Chiffres et Lettres, il se livre à une statistique des incarnations, évasions, crimes qualifiés, meurtres divers, attentats, tentatives d’assassinat, vols et chantages, escroqueries, enlèvements et délits bénins. La création par Le Lionnais en 1973 de l’Oulipopo (Ouvroir de littérature policière populaire), doté de son propre bulletin, Enigmatika, donne une large place à Fantômas. La 34e livraison du bulletin, paru en 1987, intitulée Mémorables hécatombes livre le travail d’inventaire méticuleux de Pierre David. Plus tard vient L’Ourepo (Ouvroir de revolver potentiel) fondé par David et Grandjean, dont le président d’honneur est Fantômas. Revolverdre, le bulletin de l’Ourepo, publie dans les années 1990 plusieurs numéros « spécial Gurn » entièrement ou presque dédiés à Fantômas.
Nouvelle revue des études fantomassiennes
Source : Bilipo
Depuis le jour où Fantômas, personnage pourtant bien peu fréquentable, apparaît enjambant les toits de Paris en février 1911, de nombreuses personnalités des « arts et des lettres » se sont déclarés « amis de Fantômas ». Apollinaire, Cendrars, Max Jacob, les premiers, manifestent leur enthousiasme au point de créer au début de l’année 1914 une société des Amis de Fantômas. L’acte de naissance officiel est le dossier de 7 pages de Max Jacob, intitulé Ecrits pour la S.A.F., manifeste et programme, composé d’un long poème, d’une partie critique, d’une partie philosophique et morale. L’essentiel des peintres et des poètes fréquentant le Bateau-Lavoir sont enrôlés dans cette « société sans siège et sans statut, mais d’un étrange idéalisme ».
La génération d’après-guerre, compte de nouveaux thuriféraires venus de dada, puis du surréalisme. L’engouement se renouvelle dans les années 1950 avec l’Oulipo, porté par Raymond Queneau et François Le Lionnais, secondés par la filière belge phantômassienne.
Ce n’est toutefois qu’à la fin du XXe siècle que ressurgit officiellement la SAF, renaissance qui doit beaucoup à Pierre David, Régent d’hypotologie et serviteur dévoué, sa vie durant, de Fantômas autant que de Queneau. Elle réunit sous une même bannière universitaires, poètes et pataphysiciens, érudits, amateurs et collectionneurs. Cette société s’est occultée mais les Amis de Fantômas n’ont pas cessé d’essaimer, ne manquant pas de célébrer le centenaire (2011-2013) à Paris, à Limoges, ou à San Francisco.
L'Insaisissable. Bulletin de la Société des Amis de Fantômas
Source : Bilipo
L'Insaisissable. Bulletin de la Société des Amis de Fantômas
Source : Bilipo
L'Insaisissable. Bulletin de la Société des Amis de Fantômas
Source : Bilipo
Fantômas in America
Source : Bilipo
Fantômas compte aussi des amis américains : Robin Walz, récipiendaire autoproclamé de la Légion de l’effroi et par ailleurs historien du surréalisme anime aux côtés d’Elliot Smith depuis près de quinze ans le très informé Fantômas website. Le romancier et dramaturge David White a tenté de reconstituer le récit du serial américain d’Edward Sedgwik, tourné pour la Fox de 1919 à 1920. Son Fantômas in America est paru en 2007 chez Black Coat Press.
Fantômas, style moderne, Philippe Azoury, Jean-Marc Lalanne
Source : Bilipo
Fantômas. Un mythe moderne au croisement des arts, Annabelle Audureau
Source : Bilipo
Fantômas, le magicien du crime, Jean-Manuel Gabert, Jack Russel
Source : Bilipo
