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Première chambre de la cour d'appel

La cour d’Appel de Paris fut l’une des bénéficiaires des travaux d’agrandissement du Palais mené par l’architecte DUC. Après l’incendie de 1871, la construction d’un nouveau bâtiment aux 34 et 36 quai des Orfèvres, permit l’installation du parquet général, de la chambre d’accusation et du greffe.  Pour l’installation du premier président et de la première chambre de la cour d’appel un bâtiment sera également construit à l’emplacement de l’ancienne chambre des comptes dans la cour de la sainte-chapelle.

La salle d’audience de la première chambre de la cour d’appel éclairée par de hautes fenêtres donnant sur la cour de la Sainte Chapelle a été́ inaugurée en 1892. Deux motifs en bois sculptés provenant de la chambre des comptes et datant de l’époque Henri II, ont été́ installés au-dessus des portes. Le plafond en bois à caissons rehaussé d’or comporte en son centre une toile de Bonnat, peintre académique très prisé à l’époque. Ce tableau de 1901 représente « la justice éclairée par la vérité́, pourchasse le crime et protège l’innocence, tandis que tombe le monstre de l’hypocrisie ».  Sur les murs, deux tapisseries de la manufacture des Gobelins, tissées en 1788 et 1791 sur le thème de l’Histoire d’Esther, représentent l’une « le triomphe de Mardochée», l’autre « la condamnation d’Aman».

Nombre de procès célèbres se sont déroulés dans cette salle comme ceux de la Haute cour de Justice à la Libération (Philippe Pétain, Pierre Laval, Joseph Darnand…). En mai 1961, le Haut tribunal militaire y prononça la condamnation des généraux Challe et Zeller pour leur participation au putsch d’Alger.

Pour rendre compte de la complexité des histoires, des savoirs, des pratiques et des imaginaires qui s’entrecroisent dans un tribunal ou une Cour d’Assises, nous avons privilégié une approche pluridisciplinaire, la mutualisation des apprentissages et des compétences, le travail sur des sources variées ou inédites, les témoignages des acteurs de la justice, l’enrichissement progressif.
Les contenus ont été organisés en quatre rubriques dans le souci d’écrire pour un lectorat ouvert et de concilier valeur scientifique et clarté.
- Palais de justice : la première visite virtuelle du Palais de justice de Paris librement accessible, des visites thématiques avec des historiens, des conservateurs, des archivistes, une collection de sources variées sur l’histoire et l’architecture du Palais de la Cité, des lectures ;
- Cour d’Assises : les témoignages vidéo des praticiens (président, assesseur, avocat général, juré, avocat, journaliste, dessinateur d’audience) sur les étapes du procès, le rôle et le regard de chacun.
- Grands procès : affaires criminelles ordinaires ou « justice d’exception », ce module rassemble des contributions d’historiens, des sources variées (estampes et dessins, plans, photographies, archives de presse, archives audiovisuelles) et propose des outils de recherche (compte-rendu d’audience).
- Droit pénal : un module pédagogique sur le droit et la procédure pénale pour mieux comprendre cette scène sur laquelle, depuis deux siècles, on rend justice « au nom du peuple français ».
« Au tribunal » est le résultat d’un projet collectif qui a mobilisé une quarantaine de contributeurs de différentes institutions judiciaires, universitaires et culturelles, et près de 150 étudiants de licence et master. Il sera enrichi progressivement.
Nous tenons à remercier tous les contributeurs qui ont mis au service de ce projet leurs compétences et leurs sensibilités. Nous saluons tout particulièrement les magistrats de la cour d’assises de Paris qui, malgré un contexte très contraignant ont participé avec bienveillance aux entretiens et éclairé de leurs récits une réalité judiciaire largement méconnue. Nous remercions tous les dessinateurs, et notamment Noëlle Herrenschmidt et Sylvie Guillot qui nous ont autorisé à mettre leur talent au service d’une écriture numérique qui voudrait donner accès à une histoire judiciaire complexe, souvent déformée par nos idées reçues, mais profondément humaine.

Hélène Bellanger et Marc Renneville