Pétain
Pour juger et punir rapidement ceux qui avaient collaboré avec les allemands ; cette « poignée de misérables et d'indignes » dont parlait le général de Gaulle en octobre 1944, il y avait un préalable : juger Pétain.
Le 23 juillet 1945, son procès s'ouvrit devant la Haute Cour de Justice installée, à titre exceptionnel, dans la 1ère chambre de la Cour d’appel de Paris. Crimes d'atteinte à la sûreté intérieure de l'État et d'intelligence avec l'ennemi. …. 23 jours d’audience, 70 témoins à charge et à décharge, la IIIe République est assise au banc des témoins et Laval vient déposer avant son propre procès.
Procès de Pétain, procès de Vichy… « L’homme qui comparait devant la haute cour de justice a derrière lui on ne sait combien de légendes contradictoires. Héros de Verdun, maniaque de la capitulation, masochiste de la défaite. Collaboration et double jeu. Sans lui, « la défaite eût été pire ». Les enfants des écoles chantaient Maréchal nous voilà. Il fut le maréchal de pastorale. Il fut le sauveur providentiel. Il fut le traître nuancé à l’image des traitres que nous montre l’Histoire. Il fut le traître de mélodrame et de cinéma » Léon Werth, Impressions d’audience, Viviane Hamy, 1995, p. 25.
Ce travail a été initié avec les étudiants du master 2 d’Histoire de Sciences Po à l’occasion du projet « Au tribunal » financé par l’USPC en 2015- 2016. (présentation du projet "Au Tribunal")