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Biographie de Jean Lemaire

Un trio d’avocats assure la défense de Pétain. Ils disposaient de deux jours d’audience pour plaider. Trois personnalités, trois stratégies, trois rhétoriques. « Fernand Payen lui apporte l’autorité, Jean Lemaire l’agressivité, Jacques Isorni la flamme ». Fred Kupferman, Le Procès de Vichy – Pucheu, Pétain, Laval, Complexe, 1982 (rééd. 2006), p. 119.

 

Le 23 juillet 1945,  son procès s'ouvrit devant la Haute Cour de Justice installée, à titre exceptionnel, dans la 1ère chambre de la Cour d’appel de Paris. Crimes d'atteinte à la sûreté intérieure de l'État et d'intelligence avec l'ennemi. …. 23 jours d’audience, 70 témoins à charge et à décharge, la IIIe République est assise au banc des témoins et Laval vient déposer avant son propre procès.

Procès de Pétain, procès de Vichy… « L’homme qui comparait devant la haute cour de justice a derrière lui on ne sait combien de légendes contradictoires. Héros de Verdun, maniaque de la capitulation, masochiste de la défaite. Collaboration et double jeu. Sans lui, « la défaite eût été pire ». Les enfants des écoles chantaient Maréchal nous voilà. Il fut le maréchal de pastorale. Il fut le sauveur providentiel. Il fut le traître nuancé à l’image des traitres que nous montre l’Histoire. Il fut le traître de mélodrame et de cinéma » Léon Werth, Impressions d’audience, Viviane Hamy, 1995, p. 25.

Ce travail a été initié avec les étudiants du master 2 d’Histoire de Sciences Po à l’occasion du projet « Au tribunal » financé par l’USPC en 2015- 2016. (présentation du projet "Au Tribunal")

Jean LEMAIRE (1904-1986), avocat au barreau de Paris (1928-1984) puis avocat honoraire, a été secrétaire de la Conférence - c'est-à-dire lauréat du concours d'éloquence - des avocats stagiaires pour l'année judiciaire 1931-1932. Lors du procès du maréchal Pétain, il combat plus particulièrement l'accusation de complot contre la République et échange des propos virulents avec le Procureur général Mornet. Après la condamnation du maréchal, il a longtemps accompagné Jacques Isorni dans ses tentatives de faire réviser le procès Pétain. Sa carrière d'avocat culmine avec son élection comme bâtonnier du barreau de Paris (1969-1971).