8. La fin d’un calvaire, Dreyfus quitte le Diable

Plan du chapitre

La fin d’un calvaire

Les mois s’écoulent, immuables et monotones sur l’île du Diable et, en 1898, la France se déchire autour des demandes de révision et des rebondissements et coups d’éclats successifs. Le directeur de l'administration pénitentiaire veut s'assurer que le prisonnier n’ait aucune idée de ce qui se trame en sa faveur et il décide de bloquer complètement les échanges de courrier à partir du mois de mars.

Dreyfus quitte l’île du diable.

Le 5 juin 1899, on vient annoncer à Dreyfus l’arrêt de la cour de Cassation. La machine infernale ne l’a pas broyé, la guillotine sèche n’aura pas eu prise sur lui ou en tout cas pas jusqu’au bout. Il ne s’est pas « laissé pourrir » comme diront d’autres bagnards. Il peut reprendre l’uniforme. Le personnel de l’administration pénitentiaire doit évacuer l’île et être remplacé par des gendarmes. Enfin, c’est bien le capitaine Dreyfus qui repart à bord du croiseur Sfax le 9 juin 1899, la tête haute, à la reconquête de son honneur perdu. Les rares images de son trajet de retour le montrent, toujours solitaire, toujours droit, saluant les militaires du bord. Sur cette photo, il embarque à bord du croiseur Sfax qui va le ramener jusqu’à la presqu’île de Quiberon où il attendra le procès de Rennes. À l’arrière-plan sur le cliché de gauche, les îles du Salut où il aura passé plus de quatre ans de sa vie.