
On ne peut être certain de la connaissance qu’avaient les bagnards de l’Affaire Dreyfus dans ses détails mais il faut garder à l’esprit que les bagnes de Guyane représentent, avec leurs prisonniers et le personnel libre, une projection (certes déformée) de la société française, avec ses clivages et ses courants. Le racisme y était très présent (notamment envers les condamnés coloniaux), les communautarismes y étaient parfois des stratégies de survie, et l’antisémitisme qu’on voit s’amplifier en métropole dès les années 1892-93 y avait forcément des ramifications.