3. Fantômas au cinéma

Plan du chapitre

Fantômas au cinéma

Le mort qui tue

Les aventures de Fantômas qui va s'amuser à berner l'inspecteur Juve, cette fois grâce aux empreintes d'un homme qu'il a assassiné, lui arrachant la peau des mains et les recouvrant comme des gants lors de ses méfaits.

Lettre d'une admiratrice de René Navarre

Fantômas a inspiré les cinéastes. Louis Feuillade, le premier réalise cinq films entre le printemps 1913 et le printemps 1914, du vivant de leurs deux auteurs. Troisième « créateur » du personnage, sa contribution est décisive. L’accueil et la distribution des films sont extraordinaires, bien supérieurs à ceux des volumes. A l’imaginaire créé par les auteurs, Feuillade ajoute des images, remarquables par leur réalisme et leur poésie, et aussi un visage, celui de René Navarre, celui de Fantômas, comme le montre l’imposant courrier alors reçu par l’acteur. Le cinéaste opère un véritable travail d’adaptation : il choisit les épisodes, supprime, élague et construit un récit où prime la vitesse de narration. La dimension excessive du personnage est préservée. Ses films valent surtout pour l’atmosphère de mystère, de poésie et d’onirisme tragique qu’ils insufflent aux images.

« Feuillade, écrit Alain Resnais, a cet instinct poétique prodigieux qui lui permet de faire du surréalisme comme on respire ».

René Navarre, né le 8 juillet 1877 à Limoges (Haute-Vienne) et mort le 8 février 1968 à Azay-sur-Cher (Indre-et-Loire), est un acteur français qui a notamment tourné de nombreux films avec Louis Feuillade dont le rôle mythique dans Fantômas.

A propose de l'auteur : Francis Lacassin est un journaliste, éditeur, écrivain, scénariste et essayiste français, né le 18 novembre 1931 à Saint-Jean-de-Valériscle (Gard), mort le 12 août 2008 à Paris 16e. Fondateur du Club des bandes dessinées, rédacteur en chef de Giff-Wiff, ayant occupé la première chaire d'histoire de la bande dessinée à l'université Paris-I, il est de ceux qui ont popularisé le neuvième art en France dans les années soixante.

Adaptation libre du premier épisode du cycle, le film de Paul Fejös, présenté au Gaumont-Palace en 1932 est le premier à donner une voix à Fantômas. Le film navigue du « policier » au « gothique » (un tiers de l’action se déroule à l’intérieur du château de Langrune et verse parfois dans l’épouvante). Théâtral, il s’emploie aussi à donner du nerf à l’intrigue qu’il leste de modernité technique : Fantômas y conduit un monoplace puis un bolide sur le circuit de Linas-Montlhéry.

Fantômas réalisation de Jean Sacha, 1947

Deux longs métrages inspirés de Fantômas sont tournés après-guerre, celui de Jean Sacha en 1947 (Fantômas), celui de Robert Vernay en 1948 (Fantômas contre Fantômas). Tous deux portent la marque d’un contexte fortement marqué par la Seconde Guerre mondiale.

« C’est avec le metteur en scène Jean Sacha que je tourne actuellement Fantômas. Je prends ce rôle très au sérieux. A tel point que certains soirs, alors que je travaille seul dans mon petit bureau du théâtre des Mathurins, j’ai peur tout à coup de « Me » voir apparaître là, devant moi, en cape noire, avec le rire sarcastique, et l’arme du crime dans le creux de la main. »

Marcel Herrand, Cinévie, 25 février 1947

Fantômas contre Scotland Yard

André Hunnebelle réalise trois Fantômas. Fantômas (1964), Fantômas se déchaîne (1965), Fantômas contre Scotland Yard (1967) sont des comédies populaires qui doivent tout à la culture kitsch et pop des sixties. Ils abondent en gadgets modernistes, adopte un système de personnages déconcertant, Fantômas et Fandor formant un seul personnage incarné par Jean Marais, de Funès qui interprète Juve, faisant du de Funès et ridiculisant le personnage. Une grande partie de l’esthétique du film réside dans le masque de latex bleu, qui se substitue à la cagoule noire, et s’impose, à compter de là comme l’emblème de Fantômas. Les films connaissent un immense succès public et contribuent à repopulariser la figure de Fantômas.

« Fantômas est une histoire tragique. Sous la caméra désinvolte d’André Hunnebelle, c’est une bouffonnerie »

Claude Beylie in L’aurore du 9 janvier 1967

Fantômas de Pierre Souvestre et Marcel Allain

Titre : Fantômas de Pierre Souvestre et Marcel Allain. Réalisation de Paul Fejos avec Tania Fedor, Jean Galland, Thomy Bouredelle... : [affiche]
Publication : [S.l.] : [éditeur inconnu], [1932]
Impression : Bruxelles : Ciné-Art Studio
Description : 1 est.(affiche) : ; 86 x 63 cm
Note(s) générale(s) : Date d'après le catalogue collectif des bibliothèques et archives du cinéma (Ciné-ressources)
Note(s) spécifique(s) : Les établissements Braunberger-Richebé présentent