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Biographie du président Mongibeaux

Le 23 juillet 1945,  son procès s'ouvrit devant la Haute Cour de Justice installée, à titre exceptionnel, dans la 1ère chambre de la Cour d’appel de Paris. Crimes d'atteinte à la sûreté intérieure de l'État et d'intelligence avec l'ennemi. …. 23 jours d’audience, 70 témoins à charge et à décharge, la IIIe République est assise au banc des témoins et Laval vient déposer avant son propre procès.

Procès de Pétain, procès de Vichy… « L’homme qui comparait devant la haute cour de justice a derrière lui on ne sait combien de légendes contradictoires. Héros de Verdun, maniaque de la capitulation, masochiste de la défaite. Collaboration et double jeu. Sans lui, « la défaite eût été pire ». Les enfants des écoles chantaient Maréchal nous voilà. Il fut le maréchal de pastorale. Il fut le sauveur providentiel. Il fut le traître nuancé à l’image des traitres que nous montre l’Histoire. Il fut le traître de mélodrame et de cinéma » Léon Werth, Impressions d’audience, Viviane Hamy, 1995, p. 25.

Ce travail a été initié avec les étudiants du master 2 d’Histoire de Sciences Po à l’occasion du projet « Au tribunal » financé par l’USPC en 2015- 2016. (présentation du projet "Au Tribunal")

Mongibeaux (Pierre Sylvain Paul), 29 mai 1879, Excideuil / 23 septembre 1950, Périgueux

« Il était né au pays de Montaigne, dont il partageait le scepticisme bienveillant. Il n’est guère qu’un écrivain qu’il lui préférât, mais il était de la même lignée : c’est La Fontaine. Il en aimait la bonhomie, l’art subtil sous une apparente nonchalance. » (Octobre 1951, audience solennelle de rentrée de la cour de cassation, Discours de monsieur Maurice Jodelet, avocat général, en ligne)

1901 : Etude de droit à Périgueux (Thèse.“De l’Amende dans le droit pénal et dans le droit fiscal»)

1904 : Juge suppléant à Romorantin (Loir-et-Cher)

1906  Deuxième thèse “Des solutions apportées en droit pénal français au problème de l’erreur judiciaire : révision et réparation”

1908  :  Substitut à  Montargis (Loiret)

1911 : Substitut à Bourges (Cher)

1914 : Procureur à Châteaubriant (Loire-Inférieure) puis aux Sables d’Olonne (Vendée)

1914-1918 : mobilisé comme sergent d’infanterie

1920 : Procureur à Angoulême (Charente)

1925 : Substitut du département de la Seine 

1930 : Substitut du procureur général à Paris

1935 : Avocat général à Paris

1938 : Conseiller à la Cour de cassation de Paris (chambre sociale)

 

« Survient la guerre, puis les années douloureuses. Il en fut profondément affecté, mais ne se laissa pas abattre, et fut de ceux qui surent résister (…). En 1944, on fit appel à lui pour présider les procès qui après la Libération, furent jugés par la Haute Cour de Justice. L’ampleur de la tâche s’augmentait des difficultés d’une période tragiquement tourmentée »

 

Janvier 1945 : nommé, à titre provisoire premier président de la Cour de cassation

Mars 1945 : président de la Haute cour de justice pour le procès de l’Amiral Esteva

Juillet-aout 1945 : président de la Haute cour de justice pour le procès du Maréchal Pétain. 

Octobre 1945 : président de la Haute cour de justice pour le procès Laval

 

« Cependant, il ne se déroba point, et assuma la lourde mission qui lui était confiée, jusqu’au moment où la Haute Cour, dans son organisation nouvelle, ayant cessé d’être présidée par un magistrat, il revint prendre sa place parmi nous. » (Octobre 1951, audience solennelle de rentrée de la cour de cassation, Discours de monsieur Maurice Jodelet, avocat général, en ligne)