Source : collection Philippe Zoummeroff
Joseph-Victor-Brahim Attia (1916-1972) dit le Grand Jo, Jo le boxeur, Jojo le Moko, est né d'un père arabe et d'une mère bretonne. Petit délinquant envoyé aux Bat d'Af ou il fait la connaissance de Pierre Loutrel, un temps boxeur, Jo Attia est arrêté et déporté sous l'occupation au camp de Mathausen. Attia y devient le "Grand Jo" par son attitude exemplaire de dévouement auprès de ses co-détenus. Libéré, il reprend son activité de cambrioleur, retrouve son ami Jo Boucheseiche et devient un lieutenant de Pierre Loutrel.
Cette photographie anthropométrique n’est pas datée. Si on la compare avec des portraits de Jo Attia lors de son procès de 1953, on peut émettre l’hypothèse de clichés effectués peu après son arrestation de 1947. Cette photographie ne figure pas dans la série reproduite par Nicole Attia dans le livre Jo Attia publié chez Gallimard en 1974, deux années après le décès de son père.
Source : collection Philippe Zoummeroff
Le 8 avril 1952, Jo Attia emprisonné à Fresnes depuis 1947, dans l’attente du procès pour sa participation au gang des tractions avant, épouse à la mairie de la ville Andrée-Marguerite Chissadon. Selon le témoignage de sa fille Nicole Attia, il porte des chaussures jaunes, un costume bleu marine et une cravate rouge. Sa mère est vêtue d’un tailleur gris perle. Une résille noire maintient « ses magnifiques cheveux blonds bouclés ». Jo Attia a pour témoin son avocat, maître Carboni. Sa fille Nicole est présente. Une cérémonie religieuse suit le mariage civil, célébrée par l’abbé Jean Popot, auteur du précieux témoignage : « J’étais aumônier à Fresnes ». A l’issue des célébrations, Jo Attia est menotté, comme à son arrivée, et regagne Fresnes dans un fourgon cellulaire.
Source : collection Philippe Zoummeroff
Photographie non datée et vraisemblablement prise dans une enceinte judiciaire. L’interdiction de ces photographies au sein des tribunaux à la fin de l’année 1954 incite à penser à un cliché réalisé lors des procès de 1953, lorsque la justice le jugea pour des vols aux faux policiers et des extorsions de fonds. De nombreux anciens compagnons de déportation vinrent témoigner en sa faveur. On peut aussi émettre l’hypothèse d’un cliché réalisé en 1948, lorsque Jo Attia comparut devant le tribunal correctionnel de la Seine. Il était prévenu d’avoir attaqué un encaisseur de banque dans le quartier des halles le 28 avril 1942. Pour ce fait, il avait été jugé par contumace en 1943 : 5 années de prison et dix années d’interdiction de séjour. En 1948, il fut puni de trois années de prison et cinq années d’interdiction de séjour.
Source : collection Jean-Claude Vimont
Photographie extraite de Détective, n° du 22 février 1954. Il s’agit de la campagne promotionnelle organisée par l’éditeur Gallimard pour la sortie du roman policier d’Auguste le Breton, Du Riffifi chez les hommes. Marcel Duhamel avait convié journalistes et gangsters parisiens à une soirée de promotion. Parmi ces derniers, Jo Attia qui venait d’être libéré de prison après sept années de détention préventive.
Source : collection Philippe Zoummeroff
Cette photographie en plan resserré date de mai 1961. Jo Attia est au Palais de justice de Paris en compagnie de son avocat, maître Carboni (elle a été publiée dans Détective, le 26 mai 1961). Le livre de Nicole Attia reproduit un cliché des deux hommes conversant. Jo Attia fut à plusieurs reprises incarcéré à Fresnes durant les années soixante, à cause d’escroqueries et de menaces. Ses peines étaient assorties d’interdiction de séjour à Paris. Malade d’un cancer de la gorge, il bénéficia d’une tolérance policière pour se faire soigner à l’hôpital de Villejuif.
Source : collection Philippe Zoummeroff
Photographie non datée, probablement réalisée durant les années soixante lors des dernières démêlées du gangster avec la police et l’administration pénitentiaire. Il séjourna à plusieurs reprises à Fresnes, condamné pour des escroqueries à une année, puis six mois, puis deux ans d’emprisonnement assortis d’une interdiction de séjour de cinq ans dans la région parisienne. La dernière condamnation avait été prononcée par tribunal correctionnel de la Seine le 24 février 1966.
Source : collection Philippe Zoummeroff
La presse publia de nombreuses photographies des obsèques de Jo Attia, le 27 juillet 1972. Parmi les couronnes, celle de l’Amicale des déportés de Mauthausen.