Source : Collection Philippe Zoummeroff
Une camionnette, quelques millions, une traction avant. Les gangsters surgissent : la Rapée, Clichy, Suresnes, les Ternes, Montreuil… Extrait d’un article de Police hebdo du 17 février 1948.
Les gangsters furent nombreux à utiliser de puissantes cylindrées, plus rapides que les véhicules de la police, pour réaliser des hold-up marqués par la rapidité d’exécution et des butins conséquents. L’équipe de Pierre Loutrel ne fut pas la seule à sévir sur le pavé parisien. Les journalistes, faute d’informations précises, regroupaient sous le terme générique de « gang des tractions avant » toutes les agressions aux caractéristiques voisines, et ceci jusqu’à la fin des années quarante. La marque Citroën fut délaissée par certaines équipes de gangsters, notamment par les frères Buisson ou Francis Guillo, car ils savaient ces puissantes automobiles surveillées par la police.
Source : Collection Philippe Zoummeroff
Enquêteurs de la police auprès d’une traction avant ayant servi à un hold-up. Ces puissantes cylindrées sont apparues dès 1934. La Citroën 11 chevaux était souvent « empruntée ». Plus rare, la 15 chevaux était l’un des voitures les plus puissantes de l’époque. Les complice de Pierrot le Fou utilisaient aussi la Peugeot grand sport.
Source : collection Philippe Zoummeroff
Le 25 septembre 1946, la police suspecte le gang des tractions avant de fréquenter un établissement de Saint-Maur, Les Marronniers. Le restaurant est la propriété d’un truand manchot, Marmande. D’importantes forces de police sont déployées, mais elles ne trouvent personne. Sur la photographie, on peut reconnaître l’inspecteur Borniche.
Source : Collection Philippe Zoummeroff
Une partie du gang se trouve dans l’Auberge, établissement de Champigny, sur l’autre rive de la Marne. Les gangsters séjournaient à La Bonne Galette avec mère, femmes et enfants, un hôtel tenu par un ami de Pierre Loutrel, Georges Jérôme. Ils prenaient leurs repas à proximité dans l’Auberge, restaurant tenu par Mario Prost. La police dirigée par le préfet de police fit le siège de l’Auberge. Henri Fefeu, Georges Boucheseiche, Jo Attia s’y trouvaient. Au cours de la fusillade André Decurzier, dit Dédé le Basque, est abattu. Jo Attia est blessé. Puis le patron de l’Auberge est à son tour abattu.
Source : collection Philippe Zoummeroff
Les quelques malfaiteurs décident de se rendre. Georges Boucheseiche se cache dans un puits et n’est pas découvert. Henri Fefeu et Jo Attia prennent la fuite. Pierre Loutrel qui avait tenté de venir au secours de ses amis au volant d’une puissante Delahaye essuie des coups de feu. Les trois hommes se retrouvent et parviennent à échapper aux policiers. C’est un fiasco pour les forces de l’ordre. Ce Soir du 28 septembre 1946 titre : « « Pierrot-le-fou » et Atcha, les deux bandits de Champigny ont la police à leurs trousses ». Le quotidien ajoutait qu’ils avaient appartenu l’un et l’autre à la Gestapo de la rue Lauriston. Le premier octobre, Ce Soir titrait encore : « Bilan de l’expédition de Champigny : les principaux bandits tous agents de la gestapo courent encore ». Il ajoutait que le troisième membre en fuite était Abel Danos ; ce qui était faux. Sous la plume de Dominique Desanti, Action se demandait qui était derrière Pierrot le fou et évoquait le « gangstérisme nazi » (numéro du 11 octobre 1946)
Source : collection Phiilppe Zoummeroff
Quai des Orfèvres. fin septembre 1946. Vue de l'automobile ayant servi à la fuite de Pierrot le fou, Henri Fefeu et Jo Attia lors de la fusillade des bords de Marne, le 25 septembre 1946. Les fuyards furent contraints de l'abandonner rapidement car les policiers avaient réussi à crever les pneus. L'automobile avait été volée peu de temps auparavant au consul de Suède. Il s'agit d'une Delahaye 135MS chassis "Coupe des Alpes" réalisée par les ateliers Henri Chapron.
Source : collection Philippe Zoummeroff
Quai des Orfèvres. Vue de la Delahaye 135 MS "Coupe des Alpes" ayant servi à la fuite de Pierre Loutrel, Henri Fefeu et Jo Attia.
La Delahaye 135 a été lancée en 1935. elle a gagné de nombreux prix. Ce modèle cabriolet immatriculé 1762-RM4 développait une puissance de 160 chevaux à 4 200 tours/mn et pouvait rouler à 200 km/h. L'auto pouvait atteindre 100km/h en 8,5 secondes. On note les pneux crevés par les balles de la police, lors de la fusillade du 26 septembre 1946 à Champigny.